Biopsie Synoviale du Genou

Installation :

Le patient est en décubitus dorsal sur une table de préférence réglable en hauteur. Pour son confort il est souhaitable de lui surélever légèrement la tête par un oreiller.

Un appui glissé sous le genou maintiendra une légère flexion favorisant le relâchement musculaire.

L'opérateur est habillé d'une casaque et de gants stériles.

Une aide n'est pas nécessaire pour passer les instruments, mais par contre indispensable pour aider à l'installation et au bon déroulement de l'intervention

Après la désinfection de la peau, un champ perforé est appliqué dégageant la zone opératoire.

Voie d'abord

La voie d'abord est le plus souvent supéro externe . Le point d'entrée est précisé en fonction de la morphologie du genou. En général on pique 1 à 2 cm au dessus du bord supéro externe de la rotule, un peu en arrière du plan de sa face postérieure.

Anesthésie Locale

Matériel:

- 2 flacons de Xylocaïne à 1%

- 1 Seringue de 20 ml

- 1 aiguille 24 * 5/10 pour l'anesthésie de la peau

- 1 aiguille 50 * 8/10 pour l'anesthésie des plans sous cutanés, de la capsule et servant par la même occasion d'aiguille de ponction.

On anesthésie d'abord la peau , les plans sous cutanés et la capsule avec 5 à 10 cm3 de Xylocaïne à 1%. Dès que l'on est dans la cavité articulaire, on arrête l'injection et l'on aspire le liquide articulaire ce qui permet d'avoir un prélèvement de liquide articulaire non mélangé et d'éviter de diluer la xylocaïne dont 10 à 20 cm3 seront injecté dans le genou.

Nous n'utilisons pas par principe, de Xylocaïne - Adrénalinée pour éviter la nécrose du point de piqûre, accident toutefois exceptionnellement rapporté aux doses que nous pourrions utiliser.

Après une attente de 1 à 2 minutes l'anesthésie est suffisante pour qu'une incision cutanée de 4 mm de long puisse être faite permettant l'introduction du Trocart à biopsie.

Matériel à Biopsie:

Nous utilisons de manière courante le Trocart d'Aignan.

Celui ci est composé de 3 pièces :

- une gaine cylindrique dont l'extrémité distale est tranchante

- un mandrin adaptable dans la gaine, dont l'extrémité est pointue

- la pièce principale tubulaire, munie à son extrémité d'une fenêtre latérale. Elle s'introduit dans la gaine dépassant de 2 cm environ .

Une seringue vissée sur la pièce principale permet par dépression d'aspirer la synoviale dans la fenêtre . La pièce principale est ensuite retirée de la gaine à laquelle est imprimée des mouvements de rotation qui sectionnent les fragments synoviaux. Ces fragments sont extraits du genou et recueillis dans une cupule remplie de sérum physiologique avant d'être mis dans un fixateur.

Technique

Après repérage précis du point d'entrée et anesthésie locale telle qu'elle est décrite précédemment, une incision cutanée de quelques millimètres est pratiquée au bistouri lame de "11".

La gaine et son Trocart sont introduits dans le cul de sac sous quadricipital.

Le Trocart est retiré permettant d'éliminer le trop plein de Xylocaïne pouvant persister dans le cul de sac sous quadricipital. On introduit ensuite la pièce principale montée sur la seringue.

La fenêtre de la pièce principale est dirigée soit vers le plancher ou le plafond du cul de sac et avec un peu d'habitude il est possible parfois de choisir des zones d'hypertrophie de la synoviale.

Par dépression les fragments synoviaux sont aspirés dans la fenêtre de la pièce principale et sectionnés par les mouvements de rotation de la gaine. Leur recueil et ses modalités ont déjà été déjà évoqués.

Plusieurs fragments sont bien évidemment prélevables en différents endroits de la cavité du genou.

Quand le prélèvement est suffisant, la gaine est retirée et la fermeture cutanée est assurée le plus souvent par un adhésif .

Un pansement compressif est mis en place et un repos du genou en évitant la marche pendant 48 h est conseillé ainsi qu'un glaçage si survenait une tendance au gonflement.

Le déplacement domestique est autorisé.

Aucune rééducation n'est ordonnée et aucun traitement spécifique n'est conseillé de manière systématique.

Complications

Elles sont extrêmement rares et on pourra signaler la possibilité d'arthrite septique, d'hématomes sur le point d'entrée, d'hémarthrose et de douleurs séquellaires sur les points d'entrée.

Une technique rigoureuse, des conditions d'asepsies strictes doivent permettre d'éviter les complications graves.

Quant aux complications de l'anesthésie locale elles sont rares elles aussi et à notre connaissance aucun cas de réaction allergique n'a été observé dans le service et seuls des malaises vagaux et un malaise dû à une hypoglycémie ont été observés.

Indications

Elles sont dominées par le diagnostic étiologique des monoarthrites inflammatoires

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Docteur Jean paul BONVARLET